Le paradoxe digital, comportement et maturité digitale des entreprises.
Paradoxe digital ? Le comportement et la maturité des entreprises face aux enjeux de leur transformation digitale sont largement étudiés et analysés par tous les (grands) cabinets de conseils et d’études. Vous trouverez une sélection de liens et de références utiles dans la biblio-webo-graphie de Digital B2B.
Ces études abondantes sont, parfois, riches et éclairantes pour tout dirigeant d’entreprise qui souhaite se forger une vision et tenter de positionner son entreprise et acquérir expérience et maturité.
Il en ressort un paradoxe de ces études, le paradoxe digital. Le paradoxe digital se constate tous les jours
Le sens de cet article est de vous inviter, entrepreneurs et dirigeants, à vous appuyer sur une à une grille de lecture opérationnelle et pragmatique de la maturité digitale de votre entreprise. Cette grille de lecture, nommée le paradoxe digital, a largement été inspirée par le cadre théorique développé dans le livre de Dov Seidman, HOW.
La transposition à la maturité digitale des entreprises m’est apparue évidente et extrêmement pertinente.
Pour m’en assurer et parfaire cette grille, j’ai naturellement eu à confronter ses caractéristiques avec quelques dirigeants lors de mes conférences ou échanges professionnels. Elle apporte simplicité et facilité de compréhension. Une des principales préoccupations des responsables en charge du digital est la pédagogie en communicant avec simplicité les éléments essentiels.
Vos réactions, commentaires et retours d’expériences contribueront à débattre autour de ces idées. Je vous invite donc sur twitter #paradoxedigital
Paradoxe digital, le cadre théorique.
L’observation et l’analyse des entreprises dans leur maturité digitale peuvent être extrêmement complexes quant à l’atomisation des entreprises, des marchés et des offres. Le vaste écosystème fragmenté des internets rend toute compréhension très compliquée, voire impossible.
Ce cadre théorique ne se donne pas la prétention de résoudre cette quête, mais de proposer une grille de compréhension simple et pertinente.
Je me suis plié à l’exercice de catégoriser le niveau de maturité digitale des entreprises observées ou analysées. Une tendance intéressante m’est apparue dans ce principe de catégories de ceux que je catégorisais 2, ceux que je catégorisais 1 et particulièrement ceux que je catégorisais 3.
Les entreprises à maturité digitale moyenne (catégorie 2) montrent qu’elles appliquent les bonnes pratiques (réseaux sociaux, nouveau business model, collaborateurs 2.0, etc). Elles démontrent d’une démarche et de méthodes cohérentes et de bases dans la mise en oeuvre des opérations digitales. Leurs vision et stratégie ne sont pas construites. Elles ne commettent pas d’erreurs de fond mais les résultats sont moyens : engagement sur les réseaux sociaux, monétisation de leur nouveau business modele, etc. Elles sont dans une posture de confort non-gagnante. Je les nomme les BASICS.
Les entreprises à maturité digitale élevée (catégorie 1) montrent qu’elles ont une maîtrise complète du digital, l’ont synthétisée et intégrée en profondeur dans leur chaîne de valeur. Elles démontrent d’une stratégie globale dans laquelle le digital est au coeur, sachant où et comment investir. Elles sont dans une posture gagnante. Je les nomme les CHAMPIONS. (voir Gilles Babinet)
Les entreprises à maturité digitale médiocre (catégorie 3) montrent qu’elles en font un minimum pour progresser dans le digital. Elles démontrent d’une démarche opportuniste dans l’utilisation des dernières évolutions, sans stratégie claire et pertinente, sans budget et sans organisation. Elles avancent à l’intuition, testent, expérimentent. Elles sont dans une posture de combat. Je les nomme les GEEKS.
Ce phénomène est représenté sur le schéma ci dessous, avec pour ordonnée les résultats et en abscisse les progrès.
Qu’est-ce que le paradoxe digital alors ?
Le paradoxe est que les entreprises de la catégorie 3 sont plus avancées et dans le progrès que la catégorie 2.
Le cadre théorique montre qu’il est facile de s’arrêter au sommet de la catégorie 2, voir le paysage et avoir l’impression d’être en sécurité et d’avoir fait ce qu’il fallait. A ce sommet de la catégorie 2, les entreprises ont le sentiment de réussite sans avoir pris trop de risques. Ce n’est pourtant pas une position gagnante, car statique et aux résultats modestes. La réussite tient dans une position de déséquilibre, c’est le principe de la marche pour avancer : un déséquilibre constant est nécessaire pour marcher.
Pour devenir un champion, il faut aller dans le combat, être en déséquilibre et descendre dans la catégorie 3 afin de monter vers le sommet de la catégorie 1. Contrairement à ce que l’on peut penser, on ne peut pas voler du sommet de la catégorie 2 vers le sommet de la catégorie 1. Le passage dans la vallée de la catégorie 3 est indispensable, c’est accepter de rentrer en mode start up pour progresser.
La maturité digitale d’une entreprise est ainsi un chemin à emprunter. Le dirigeant doit être capable de se positionner dans ces catégories.
Cheminer vers le sommet des Champions, c’est une posture de bon élève (catégorie 2), c’est adopter une posture plus audacieuse, plus agile et « test and learn ».
Une ETINCELLE DIGITALE est nécéssaire pour faire progresser et monter l’entreprise vers le sommet des champions. Il faut accepter le défi du passage dans la catégorie 3 pour devenir un jour un champion.
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